English
Notes on the subject of Walter Benjamin
The project “adresses: chiffons (WB à PARIS)” had its origin with readings on Baudelaire, on Paris, on addresses, on typography, and in the evocations of a city, an itinerary, an interior and an exterior world. The biography of WB is well known: one of the most important and especially prescient thinkers of the radical changes that technology would produce. He spoke famously of photography before it had become the dominant force it would become. He clearly articulated a fragmented society, and a shattered world. Benjamin maintained a dialectic relationship to marxism as well as to judaïsm. In a similar dialectic, his essays on photography balance the edge of its destructive and creative potential: embodiment of both memory and of absence.
Benjamin’s Parisian visits began in 1913, and continued sporadically through the 1920s and early 1930s. As Benjamin’s financial situation deteriorated so did his dwellings and his existence become more precarious. If Benjamin’s definitive exil from nazi Germany 1933 found him in mostly in temporary lodgings, the year 1939 was to be a nadir of sorts which included an enforced workcamp in Nevers. His subsequent flight from Paris in1940 demonstrates an increasingly sordid nature to his dwellings and an increasingly fragile state of health.
This multiple and heterogeneous project includes a series of 30 linen address embroidered “serviettes” or ( linge de toilette) as placemarks of the various dwellings, reflecting the very least of neccessities one might reasonably expect of a lodging. These function as the soon to be [ le devenir] “chiffons” [rags, collected in 19th century Paris and made into paper for printing] in homage to Benjamin’s work on Baudelaire and the chiffoniers of Paris. In addition, a portfolio of translucent printed paper as stationery, documents Benjamin’s
passage [transit ] Passage(s) [arcade] [in] / de Paris.
Accompanying these two pieces is a series of portfolios dedicated to a reading of two English language editions of his essays: Illuminations, and Reflections. This reading was created through a random selection of twenty words from each volume. Each word is presented on an individual sheet of translucent paper in the order produced by the random selection. In connection to Benjamin’s interest and concern with translation in all form, these portfolios also exist in both French and German. In progress is a similar reading of WB’s compendium of notes and writings on Charles Baudelaire from the immense and unfinished Arcades Project. Passages de Paris. Passagen Arbeit. ou Passagen –Werk.
Le projet ADRESSES:CHIFFONS : WB à Paris avait son origine dans une lecture de Baudelaire, dans la typographie, les évocations d’une ville, d’un iténaire, et du seuil entre le monde intérieur et extérieur.
L’ oeuvre de WB est bien connu: un des penseurs le plus important et le plus prescient; il prévoyait les changements radicales que produisait la technologie, même en 1920. Il est l’écrivain qui menait une critique de la photographie bien avant qu’elle ne deviendrait l’ordre du jour. Benjamin écrivait sur l’état d’une culture amoncelée et d’un monde fragmenté. Il maintenait un dialectique entre le mysticisme juive et le marxisme, entre les 2 faces de la photographie: destructeur et créateur..ce qui constitue une véritable mémoire et absence à la fois.
L’exil de WB d’un Allemand nazi 1933 à Paris, et son envol/fuite subséquent de Paris en 1940 mettait en place la condition inextricable d’une existence précaire. Pendant son exil à Paris WB habitait une douzaine d’adresses dans une poignée d’arrondissements: surtout le XIV, XV, XVI, et à Boulogne chez sa soeur. Sa situation financière miroitait ses logements de plus en plus sordides.
Ce projet, multiple et hétérogène comprends une série de “serviettes” : linge de toilette d’un hôtel…comme la moindre chose qu’on pourrait attendre d’un domicile temporaire. Celles- ci fonctionnent comme le devenir chiffons [ces rejets collectés dont on faisait du papier dans le 19ième siècle], et témoignent de l’intérêt vif que portrait WB à CB et aux chiffonniers de Paris. Jumelé aux serviettes: une portfolio de papier vélin imprimé documente son
passage [transit] Passage(s) [arcade] [in] de / à / Paris.
Autres portfolios accompagnent ces adresses. Ce sont des lectures de
“ Illuminations” et de “ Réflexions” : recueils de essaies en anglais. Cette lecture a été crée à partir d’un tirage au sorte de 20 mots de chaque volume, imprimés et présentés dans l’ordre dont ils ont été sélectionnés. En connexion au intérêt capital que plaçait Benjamin sur la traduction en toute forme, il existe aussi des versions en français et en allemand. En cours de complétion j’effectue une lecture pareille de sa compilation de citations, notes et écrits au sujet de Baudelaire, qui comprends un tiers de son vaste projet, immense et inachevé: Passages de Paris, Arcades Project, Passagen Werk ou son titre à lui : Passagen Arbeit.
Conférence à Grenoble
WB adresses: chiffons. de paris à port bou.
une pratique et une installation artistique. 2 étapes qui s’entremêlent.
WB mode de pratique.
I.
La pratique consiste à rechercher, écouter, collecter, trier, ramasser, confirmer, corriger, imprimer, broder, plier, et photographier. Cela m’est devenu une sorte de pratique bien différente de celle que j’emploie d’habitude dans la production de peintures et dessins.
Les paramètres du projet augmentait à chaque fois qu’un morceau, adresse, ou renseignement me parvenait et contredisait un autre; le processus miroitait la recherche: la confusion, le trop (en tous sens) de WB. Je me suis demande si l’étude de Benjamin mais réduit à une témoignage ou hommage artistique ne pouvait qu’être soit une fontaine, soit une abysse. Je me le demande toujours en fait.
En ce qui concerne Benjamin : chaque découvert ouvre des possibilités multiples, des méprises, des ambiguïtés. On risque de se tromper de chemin, de se perdre parmi la richesse de ses écrits et de la plénitude de matière disponible qui traite de sa pensée et son écrit si fragmenté.
II.
L’installation devra s’adapter aux exigences de l’espace où je l’exposerai. Une trentaine de serviettes de toilette qui pendent, qui se plient, qui s’amassent ou qui s’éparpillent.
En ce concerne l’itinéraire de WB: il y a
L’avant : 1913-1931
L’exil: 1933-1940
L’après : le toujours actuel de sa pensée
Avant de commencer, j’envisageais quelque chose de net, de noir et blanc comme une page d’écriture, et sans trop d’ambiguïtés: un travail visuel à partir de, et en hommage à la rencontre d’un auteur et d’une ville. Une fois plongée dans le vif du sujet, je me suis rendu compte de la vraie nature du projet que j’entamais et qui commençait à s’étendre et à s’amonceler autour de moi en livres, papiers, photographies, sites web; puis, venaient des paquets de papier de chez l’imprimeurs, des tissus, du fil, et du matériel de broderie. Analysant des émissions radiophoniques, des archives audio, sa correspondance, des biographies, et des plans des villes, j’ai rencontré bien des ambiguïtés. Les adresses se multipliaient ou se dédoublaient selon la source.
L’actuel de la pensée de Walter Benjamin résonne avec des disciplines aussi diverses que l’art, la recherche sociale, la pensée juive, la technique, et l’image, bien sûr. En pleine connaissance de l’ampleur des études Benjaminiennes, je me suis mise en garde contre un travail historique ou illustratif. J’ai placé les paramètres assez étroitement en vue effectuer une oeuvre principalement visuelle et matérielle. Je me suis restreinte à ne traiter que les années d’exil, dites parisiennes ; et à le faire avec le minimum d’empreinte. Que des évocations des rues, des hôtels, et des mots :
Des mots qui préfiguraient tout.
Merci de votre patience et attention,
PH