Walter Benjamin : le chiffonier à Paris

WB : sujet inépuisable.  TEXTE de la séminaire à Grenoble. 2016.
Un écrivain allemand et juif qui avait séjourné en France comme étudiant et qui s’y trouvait en exil permanent (son mot était« durable ») dès 1933. Il était critique, collectionneur, philosophe, penseur, traducteur, homme politique et homme mystique. Toujours entre deux pôles, entre deux villes. Issu d’une famille aisé berlinoise, élevé dans une ambiance de culture et surtout de livres. Il a pourtant échoué à tout : université, enseignement, la vente d’antiquités, mariages, même comme écrivain il ne trouvait pas beaucoup de succès de son vivant. Toujours à court d’argent parce que ses essais trouvait pas souvent d’éditeur. Il écrivait des essais et la critique pour quelques revues littéraire allemands; et sur commande de temps en temps morceaux pour la revue Vogue. Par exemple : « Paris la ville dans le miroir » : Il s’agit de morceaux très brillants. Ses écrits sur les villes qu’il visitait : Marseille, Naples, ou bien le haschisch à Marseille sont d’une sensibilité envoûtantes et évocatrices.

Sa pensée toujours très présciente traitait de nombreux sujets aussi bien actuel pour nous aujourd’hui qu’ils n’étaient en 1930 : la technologie et la photographie, les masses, la reproduction des images, la disparition de l’unique acte créateur.

Parmi ses multiples écrits on trouve le très connu et commenté : l’Oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, Les Passages Parisiens, Baudelaire, et bien d’autres. Ses essais ont été traduites et édités dans de nombreux recueils, tels : Illuminations,  Réflexions, Images de pensée, ou je déballe ma bibliothèque. Mais, peut-être le plus dense et beaux de tous restent L’enfance berlinoise vers1900 et le presque homéopathique Chronique Berlinoise, écrit juste avant son exil en 1933.

Vers la tout fin de ses années à Paris. Benjamin passait l’année 1939 dans une fuite des nazis, en mouvement perpétuel entre 10 rue Dombasle, l’abbaye Pontigny, chez des amis Hannah Arendt et Hans Blücher près de Paris, interné comme « indésirable » au camp nazi à Nevers, et brièvement hébergé dans une pensionne des amis à Meaux. Finalement, il retrouva le 10 rue Dombasle ; mais, est reparti en toute urgence vers le sud de la France avec un visa pour les Etats Unis. Le visa a été facilité par Hannah Arendt et Theodor Adorno, déjà
en résidence à New York.

J’ajoute ici un mot sur ma ville natale, Los Angeles, à laquelle habitait de nombreux intellectuels et talentueux émigres allemands : tels compositeurs Schoenberg, Stravinsky, Toch ; écrivains Adorno, Feuchtwanger, Brecht ; architectes Schindler et Neutra parmi d’autres. Je me demande comment Benjamin aurait s’adapté à la ville californienne.

Passant par Marseille et Lourdes, il arrive difficilement à la frontière d’Espagne avec l’aide d’une amie, Lisa Fittko, aussi en exil.
Après avoir franchi la frontière, arrêté par la police, puis relâché, il s’est suicidé dans un petit hôtel à Port Bou, Espagne en 1940.

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